♪♫Musique♪♫
Un rire… Des bruits de pas.

La jeune fille aux cheveux noirs semble heureuse, avant que son air ne se fasse plus sérieux et qu’elle ne pose les doigts sur son instrument. Une enfant pleine de vie et qui voit son futur radieux.

Une larme … Du sang…

Un avenir qui se désagrège, une maladie qui prendre le corps, qui fait cracher du sang. Des larmes, de la rage. Les doigts de la jeune femme au teint pâle qui joue sur l’instrument expriment la rage de vivre, la peur de mourir.

À nouveau des rires.

Une nouvelle scène, une nouvelle femme qui pose ces doigts sur les cordes. Une nouvelle fois pleins d’espoir et de rêves.

À nouveau des larmes…

À nouveau du sang.

Une mort violente, de la jalousie… Un cri silencieux qui réclame vengeance juste a avant de mourir.

Combien de main ont-elles touché ces cordes ? Combien de larmes ? De rires ? D’espoirs détruits ?

Je ne sais pas vraiment mais un jour je suis apparu devant cette femme, je suis né de l’envie de toutes ces dames qui m’on tenu. De cette envie furieuse de vivre. D’être reconnues. Je suis né de ces amours déçus. Des ces espoirs que les hommes on piétiné. Pourquoi est-ce que j’ai l’apparence des gens que certaines on détesté ?

Je me souviens encore parfaitement du visage de la femme qui m’a entendu naître. Née aveugle elle n’était bonne que pour la musique. Son père était un homme riche... Ou était, sa fortune lui avait été enlevée. Simple marchand, il avait fini par mettre fin à ses jours pour ne pas subir la honte. Ne laissant pas le choix à sa fille.

Celui de se prostituer.

Ce fut difficile, mais elle tenait le coup pour une seule raison. Parce qu’elle avait son Koto pour jouer, parce qu’elle m’avait pour parler. À l’époque je ne comprenais pas du tout les humains. En fait je ne les comprends toujours pas. Je hantais souvent la maison de passe. Effrayant les filles qui auraient voulu du mal a celle que je considérais comme spéciale. J’avais tellement peur pour elle.

Peu à peu mon corps a pris plus de substance alors que celui de l’humaine semblait s’affaiblir. Sa rancœur, sa peur grandissaient dans son cœur.

Du sang encore.

Sur mes mains... Sur mon corps… Sur mes cordes.

Je l’ai tuée de mes mains, elle me suppliait tellement.

Je ne veux plus tuer.

Une fois le corps de mon amie découvert, j’ai disparu, j’ai joué un peu partout. Cherchant à faire reconnaître ma musique. Je n’ai plus jamais laissé personne toucher mon instrument. Je ne voulais plus que quelqu’un meure à cause de lui. Comme toutes les femmes qui avaient possédé l’objet. Je voulais être reconnu, je voulais que l’on m’apprécie, que l’on m’aime.

Je suis passé sur certaines scènes assez importante. J’ai servi d’aide dans une maison de Geisha, comme professeur, comme joueur. J’ai toujours adoré les Geisha pour leur passion de l’art, j’aime leurs manières. Ma seule amie aurait voulu devenir Geisha plutôt que putain.

Et puis me voilà à Kyoto.

Je me suis fait remarquer. Un peu trop peu être.

Depuis quelque temps, je me sens suivi. Surveillé. Je ne sais pas pourquoi.

Certaines personnes me demandent ce que je pense du conflit. Pour tout dire cela me fait mal au cœur. Je déteste la violence, je déteste les conflits. Je ne comprends pas bien pourquoi on ne pourrait pas vivre en paix. Pourquoi est-ce que l'on ne pourrait pas s'entendre. Je fais mon possible pour rester à l'écart. J'aime autant les Yokai que les humains. Je ne sais pas vraiment qui je dois suivre. En fait je suis encore assez indécis. Je préfère rester neutre. Même si je pense que je pourrais défendre ceux que j'aime. Humains comme Yokai.